Le développement communautaire centré sur l’enfant identifie les besoins d’une communauté et collabore avec les membres de la communauté pour identifier, prévenir et combattre le travail des enfants. Ces approches ont réduit avec efficacité la prévalence du travail des enfants de presque 20% en trois ans.
Une approche de développement communautaire rassemble les communautés et les aide à adopter un rôle actif dans la mise en œuvre du développement centré sur l’enfant, avec pour objectif final de protéger les enfants et de réduire le travail des enfants. En fonction de la communauté, il peut s’agir d’améliorer l’environnement scolaire et d’autres services essentiels, d’aider les agriculteurs à développer d’autres sources de revenus, et de favoriser l’autonomisation des femmes. Cette approche peut être utilisée de manière individuelle ou combinée avec les Systèmes de Suivi et de Remédiation du Travail des Enfants (SSRTE).
Son fonctionnement dans la pratique
La première étape consiste à évaluer les besoins et les priorités d’une communauté grâce à des échanges avec les membres de la communauté, notamment les agriculteurs, leur famille, les enfants, ou encore les chefs de village. Ceux-ci sont ensuite formulés dans des Plans d’Action Communautaire (PAC). Dans certains cas, des Comités de Protection de l’Enfance (CPE) communautaires sont créés. Ces derniers sont composés de membres communautaires qui sont formés pour sensibiliser au travail des enfants, pour identifier les enfants contraints de travailler et pour faire avancer le plan de développement. Les enfants peuvent aussi être rassemblés en groupes pour garantir que leur voix est entendue. L’étape suivante consiste à déployer le plan en collaboration avec les autorités locales et de district ainsi qu’avec des partenaires de la société civile, afin de mettre en place les éléments que la communauté a identifiés comme nécessaires pour favoriser la protection de l’enfance.
Déployer ce qui fonctionne pour toute la communauté
Chaque communauté a des besoins différents pour lutter contre le travail des enfants. Le soutien pour prévenir et combattre le travail des enfants proposé dans le cadre de cette approche met l’accent sur les activités communautaires, bien qu’il y ait de nombreuses similitudes avec le soutien fourni dans le cadre d’un SSRTE. Une aide additionnelle aux individus et aux ménages peut être donnée si des besoins supplémentaires sont identifiés. Les activités se concentrent généralement sur trois thèmes principaux:
- Éducation de qualité: Garantir que les enfants des communautés productrices de cacao peuvent accéder à l’école et suivre les cours est souvent au cœur de cette approche. Construire ou rénover les infrastructures scolaires, telles que les salles de classe, les toilettes ou les cantines, aide à accroître le taux d’inscription et de fréquentation. Renforcer ou mettre en place des comités de gestion des écoles est également essentiel, car ceux-ci peuvent jouer un rôle vital pour faire progresser la qualité de l’éducation. Des classes passerelles peuvent être organisées pour permettre aux enfants déscolarisés ou à ceux qui ont pris du retard dans leur classe de rattraper leurs camarades et d’intégrer le système scolaire normal. Les CPE peuvent également identifier les enfants ayant des besoins particuliers. Dans ces cas, des kits scolaires, des uniformes et des certificats de naissance peuvent être fournis pour permettre à l’enfant d’aller et de rester à l’école.
- Soutien aux moyens de subsistance des agriculteurs: Notre approche de développement communautaire implique de travailler avec des membres de la communauté pour diversifier les revenus de leur ménage. Lorsque les communautés sont confrontées à la pauvreté et que leurs revenus dépendent du cacao, les enfants peuvent courir un risque accru de travail des enfants. Nous reconnaissons également que les agricultures doivent gagner un revenu de subsistance pour que le travail des enfants soit éliminé. Encourager les membres de la communauté à développer des moyens de revenu alternatifs peut diminuer la vulnérabilité des familles agricoles aux chocs de revenus qui, dans certains cas, accroissent le risque couru par les enfants. Par le biais de cette approche, nous aidons les familles agricoles à mettre en place des activités génératrices de revenus alternatives, notamment d’autres cultures agricoles ou des petites entreprises. Un grand nombre de ces activités, comme l’artisanat ou la culture du riz, sont réalisées en groupes, ce qui accroît la cohésion de la communauté et permet à plusieurs ménages de mettre en commun leurs ressources. Ils peuvent également s’associer à d’autres formes d’interventions, comme les Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit (AVEC).
- Autonomisation des femmes: De nombreuses activités déployées dans le cadre de l’approche de développement communautaire peuvent bénéficier aux femmes. Des classes d’alphabétisation pour adultes, la mise en place de petites entreprises ou d’activités génératrices de revenus et les Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit (AVEC) peuvent toutes jouer un rôle pour remédier aux inégalités de pouvoir entre les hommes et les femmes dans la communauté, pour émanciper les femmes et leur permettre de prendre davantage de décisions au sein de leur foyer et de la communauté dans son ensemble. Ceci entraîne souvent une meilleure protection de l’enfance.
Si vous êtes une entreprise impliquée dans le commerce, la transformation ou la fabrication et que vous souhaitez en savoir plus sur la mise en place d’un SSRTE dans votre chaîne d’approvisionnement, n’hésitez pas à nous contacter.