Le travail des enfants dans les zones de culture du cacao est dû à une interaction complexe de facteurs sociaux, économiques et culturels. Ceux-ci diffèrent considérablement entre les ménages, les communautés et les pays. En conséquence, il est difficile de quantifier le travail des enfants. Les enquêtes visant à quantifier le nombre d’enfants qui travaillent sont complexes à administrer et nécessitent de vastes échantillons.
En revanche, il est beaucoup plus facile et moins coûteux de recueillir des données sur les caractéristiques des communautés.
À l’aide de données provenant de 258 communautés productrices de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana, la Fondation International Cacao Initiative (ICI) a commandité une étude pour répondre à deux questions :
- Quels sont les facteurs communautaires indiquant qu’une collectivité est vulnérable au travail des enfants ?
- Comment ces données communautaires pourraient-elles être utilisées pour évaluer le risque de travail des enfants de façon plus rentable ?
Les résultats montrent qu’un ensemble limité de caractéristiques de la communauté, qui peuvent être recueillies facilement et à faible coût, constitue un puissant indicateur du risque de travail des enfants dans la communauté. L’équipe de recherche a produit deux modèles – l’un pour la Côte D’Ivoire et l’autre pour le Ghana – qui peuvent être utilisés pour identifier et cibler les communautés les plus vulnérables. En répondant à quelques questions simples, un communauté peut être classé selon trois catégories : risque “plus faible”, “moyen” ou “plus élevé” de travail des enfants. Dans la pratique, ces modèles peuvent aider les acteurs de la société civile, l’industrie du cacao et les gouvernements pour identifier rapidement les communautés les plus à risque et déterminer les mesures appropriées à prendre.
L’étude a été réalisée dans le cadre du programme “Comprendre le travail des enfants”, une initiative conjointe de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et de la Banque mondiale. Elle a été financée par la Fondation Jacobs, la Fondation Chocoloney, la Fondation Lindt Cocoa et plusieurs membres du Conseil de ICI.
Voir l’infographie : Existe-t-il un meilleur moyen d’estimer le risque de travail des enfants dans les communautés productrices de cacao ?