L’une des priorités d’ICI en 2013 était la mise en place des Champs Ecoles Paysans (CEP) en vue d’aider les producteurs de cacao à augmenter leur production et par ricochet leur revenu. Le revenu supplémentaire généré pourrait être destiné à améliorer l’accès des enfants des paysans à l’école ainsi qu’au recrutement d’une main d’œuvre adulte, ce qui permettrait dans les deux cas de réduire la possibilité pour les enfants d’accomplir des travaux dangereux dans les fermes de cacao.

En Janvier 2013, 70 producteurs de cacao (appelés  »animateurs communautaires CEP ») ont été choisis parmi 70 communautés pour participer au Champ Ecole Paysan organisé par ICI à Kumasi. Le cours a été élaboré sous forme de  »formation de formateurs » (‘FdF’): les producteurs apprennent des techniques agricoles qui leur permettent d’augmenter leur productivité, et retournent appliquer ce qu’ils ont appris dans leurs fermes et transmettent ensuite les connaissances à d’autres agriculteurs, multipliant ainsi les avantages de la formation. En plus des 70 agriculteurs, 9 agents de vulgarisation du cacao ont été également formés. Ces agents sont chargés de superviser les animateurs communautaires en veillant à l’élaboration et la mise en œuvre de la méthodologie CEP dans leurs communautés respectives.
Au lendemain du premier module du FdF, qui a pris fin en Février 2013, les animateurs communautaires ont pu mettre en place 68 CEP dans 68 communautés au Ghana. ICI a fourni les fonds pour l’achat du matériel nécessaire à la mise en place des Champs Ecoles Paysans. Au total, 1578 producteurs de cacao (dont 381 étaient des femmes) ont pris part au CEP organisé par les animateurs communautaires.
Le deuxième module de la FdF s’est tenu en Juillet 2013. Celui-ci a porté sur les étapes post-récolte (récoltes, ramassage, cabossage, fermentation, séchage, mise en sac, stockage, vente), Ecole Commerciale Paysanne, causes et conséquences du travail des enfants, protection de l’enfant, qualité d’animation, gestion et suivi des CEP et clôture des activités du CEP.

Les animateurs communautaires ont présenté les travaux réalisés sur le terrain pour la période de Mars à Juin 2013. Outre le développement du CEP, trois animateurs communautaires ont indiqué qu’ils ont été à mesure de créer un lien entre leur Champ Ecole Paysan et Opportunity International, un organisme international qui propose des produits et stratégies financiers aux pays en développement à fin de lutter contre la pauvreté. Par ailleurs, quatre animateurs communautaires ont réussi à créer des associations paysannes. Les producteurs ont également reconnu la nécessité d’utiliser une main d’œuvre adulte à travers un mécanisme de main d’œuvre partagée visant à accroître la production. En conséquence, plus de 10 CEP ont remis au goût du jour le système traditionnel Nnoboa, un mécanisme qui permet aux agriculteurs d’unir leurs forces au sein d’un groupe pour venir en aide à un membre du groupe. Dans certains cas, des paysans CEP ont proposé leurs services aux agriculteurs qui n’ont pas participé à la séance du CEP, en vue de les accompagner dans leur activité de taille à raison d’un montant oscillant entre GH¢70 (environ 33$) et GH¢150 (environ 72$) par hectare de plantation de cacao.

Suite à la FdF, les connaissances des agriculteurs des bonnes pratiques agronomiques se sont améliorées et on observe des progrès manifestes dans leurs champs. M. Benjamine Krampah, paysan et animateur communautaire CEP du district de Nkrankese, fait partie des 79 agriculteurs associés à la FdF et qui pratique la méthode du CEP dans sa plantation d’un hectare. En ce qui concerne ce qu’il a appris de la FdF, » Je n’ai jamais pu tirer d’une saison agricole, même un sac de cacao de ma ferme depuis l’ouverture du champ, il y a de cela 8 ans. Chaque cabosse qui poussait dans mon champ était infestée et il était possible d’en tirer qu’une petite récolte. Après l’application de la méthode du CEP, j’ai constaté des améliorations radicales dans mon champ. Les vergers se portent beaucoup mieux maintenant, et produisent un grand nombre de cabosses. Aujourd’hui, je crois que je peux augmenter ma production de cacao et utiliser le revenu supplémentaire généré pour assurer les études de mes huit enfants. »

Les changements positifs enregistrés dans le champ de M. Krampah ont encouragé les autres agriculteurs à participer à l’Ecole des producteurs de Cacao. L’effectif des participants à la séance organisée par M. Krampah a subitement augmenté passant de 15 à 34 producteurs.