Au Petit matin, Koukougnon Charles, producteur de produits vivriers depuis peu se rend dans son champ situé à 3km de Gnipi2, une communauté cacaoyère, située elle-même à 13 km de Soubré ville. Il marche tout heureux, la tête bien haute pour se rendre dans son champ ; Un champ qui a vu le jour grâce à l’aide de la fondation ICI. Sa joie est doublement grande en raison du passage de son fils en classe supérieure alors qu’il ne l’espérait pas.
Ce brave monsieur, père de 5 enfants et marié était producteur de cacao. Malheureusement en raison d’un conflit familial, la gestion de la plantation de cacao lui a été retirée. Il s’est donc retrouvé sans ressources financières du jour au lendemain pour s’occuper de sa famille : « j’étais planteur de cacao et il y a eu un problème dans la famille, ils m’ont arraché la plantation familiale et je n’avais plus rien pour m’occuper de mes enfants », a-t-il affirmé. En effet, n’ayant plus de ressources financières, il devenait difficile pour lui de s’acquitter des frais de scolarité de son fils. « Pour avoir à manger, c’était difficile », nous a confié sa compagne, N’zi Affoué Léa.
Ce lointain souvenir, si douloureux soit-il, a été apaisé par l’accompagnement qu’il a reçu pour la réalisation de son champ. Il revient d’ailleurs sur les circonstances : « Lors d’une sensibilisation par ICI dans la coopérative avec qui je travaillais quand j’étais planteur de cacao, les responsables de la coopérative ont fait mention de ma situation et ICI a promis m’aider. Quand ICI a promis m’aider, je n’y croyais pas, je doutais. Des ONGs promettent aider et elles ne font rien », a-t-il dit.
Le soutien reçu
Pour le démarrage de son champ de produits vivriers, Koukougnon a reçu de la fondation ICI, du matériel et du cash « ils m’ont remis 10 000Fcfa pour l’achat des semences de tomates et de gombos. Ils ont également fait venir 5 bidons d’engrais liquide, 5 sachets d’engrais granulé, 2 cuvettes pour les récoltes, 2 paires de gants » a-t-il affirmé. Quant au soutien apporté à ce producteur, la fondation ICI ne s’est pas arrêtée là, elle l’a également aider à solder les frais de de la scolarité de son fils junior et a offert une paire de chaussures de basket ainsi que des fournitures scolaires comprenant un livre de math, d’anglais et de français. Outres ces actions posées, Koukougnon a été régulièrement suivi par l’agent ICI : « l’agent ICI m’a conseillé d’entretenir le champ et de faire plus ». Les conseils reçus lui ont permis d’ailleurs agrandir sa parcelle et de diversifier les cultures avec l’igname et le gingembre. « Vous voyez, j’ai fait une autre pépinière de l’autre côté. La production de la tomate a une durée de 3 mois et elle est cueillie puis vendue dans le 4ème mois. Pour le gombo, la production est de deux mois et nous la vendons dans le 3ème mois » nous a-t-il expliqué. Avant de débuter cette activité, Koukougnon avait des notions et s’est renseigné auprès des personnes aguerries et étant dans déjà dans le domaine. « Je me suis cultivé sur les différentes périodes », affirme-t-il.
L’impact sur l’éducation des enfants
De la vente des premières productions récoltées, Koukougnon a eu un bénéfice de 80 000 Fcfa. Avec la somme perçue, il a utilisé une infime partie (3 000Fcfa) pour recruter un répétiteur pour son fils. Ce dernier lui fait bénéficier des cours de renforcement selon un programme établi. « Quand j’ai eu l’argent des premières récoltes, j’étais tellement ému que j’ai acheté une sucrerie pour la boire, je l’ai fait pour me fortifier (…) j’ai pris un répétiteur pour mon fils. De 10 de moyenne qu’il a obtenu au premier trimestre, il est passé à 14 de moyenne au dernier trimestre. Ça m’a vraiment donné le courage de persévérer », nous a confié Koukougnon tout heureux. Et sa persévérance, elle réside dans la poursuite et la diversification des produits. « Je compte cultiver l’aubergine Demba et la tomate industrielle. Pour la pépinière de tomates réalisée, la cueillette se fera en décembre tandis que la cueillette de l’espace où nous sommes se fera en septembre. La cuvette sera vendue durant cette période à 9 000Fcfa/ 10 000Fcfa », a-t-il dit. Pour sa compagne Léa, les temps de disette sont bien loin : « Au début de cette activité, c’était difficile mais maintenant ça va, il effectue les dépenses de la maison, il assure la scolarité des enfants et nos soins médicaux ».