Construite sur une superficie d’un hectare, l’école de Ménégbé fait aujourd’hui la fierté de la communauté. Elle a remplacé les classes de fortune construites en bois et couvertes de bâches occupées auparavant. La nouvelle école est composée de six salles de classe plus un bureau de directeur, et d’une classe pour la maternelle, d’une cantine et deux blocs de latrines de trois cabines garçons-filles et personnel administratif. Y a été également installé une pompe à motricité humaine.
« Quand nous avons ouvert les portes de l’école, on ne pouvait pas contenir les enfants, ils étaient heureux d’avoir une nouvelle école », nous a laissé entendre tout heureux le directeur de l’école, Kambou Hollo. Exerçant depuis 2006, il nous relate les difficultés auxquelles les enfants et les enseignants étaient confrontés auparavant : « Pendant la saison pluvieuse, les bâches se soulèvent quand il y a du vent. Nous sommes obligés de quitter les classes de fortune pour aller nous réfugier et c’est sans compter les reptiles que l’on tuait régulièrement » a-t-il affirmé. Autre difficulté qu’il a relevée est la double vacation imposée aux élèves en raison du manque de commodités et de classes adéquates : « Sur les 5 jours, tu peux faire deux ou trois jours de cours. Tu ne peux pas terminer le programme scolaire à cause de la double vacation » a-t-il ajouté. Aujourd’hui, ça ne sera plus le cas et ce sont les parents qui s’en réjouissent.
C’est le cas de Fanny Nakalidja, Aide-soignante à Ménégbé et mère d’un enfant de 9 ans, inscrit à l’Epp Ménégbé. « On avait des difficultés. Un groupe d’élèves partait le matin et un autre groupe y partait le soir. Aujourd’hui, on voit un changement à l’école puisqu’on a eu de nouvelles classes », a-t-elle affirmé. Pour elle, les parents ne seront plus inquiets quand surviendra les intempéries car « on sait que les enfants sont protégés », a-t-elle ajouté avant d’indiquer que « désormais, les enfants ne vont plus aller dans la cour des gens pour demander de l’eau à boire ».
Koffi N’guessan Ines, élève en classe de CM2 et âgée de 12 ans se souvient encore d’un événement qui l’a marqué : « un jour, mes affaires ont été mouillées par la pluie, particulièrement mon cahier de leçon. Mon père m’a réprimandé. Je me suis sentie mal parce que ce n’était pas de ma faute ». La conséquence a été l’achat à nouveau d’un cahier de leçon par ses parents vu que celui qu’elle avait était irrécupérable. Aujourd’hui, elle nous confie d’être heureuse d’avoir une nouvelle école et nous relate les sentiments partagés par ses amis dès l’ouverture des classes : « le jour où ils ont ouvert la classe, on a sauté de joie, les tableaux sont jolis. J’aime les murs peints, les placards à l’arrière et les toilettes sont propres », a-t-elle dit.
Pour Othniel Sanou, agé de 11 ans et élève en classe de CM2, ses amis et lui étaient en permanence exposés à des dangers surtout quand ils partaient se soulager dans la brousse : « Dans l’ancienne école, il y avait tous les jours des serpents en classe ou aux endroits où on partait uriner. Quand le vent souffle fort, on ne peut pas faire de cours. Quand il pleut, on part se réfugier à l’EPP Ménégbé 1. Ce que j’aime dans la nouvelle école, c’est le tableau. J’ai vu les toilettes aussi, elles sont jolies et même carrelées », a-t-il dit.
Située à 41 km de San-Pedro, Ménégbé a officiellement reçu des mains de l’ICI les clés de sa nouvelle école, le 17 octobre dernier en présence du Sous-Préfet de Gabiadji, N’golo Fatogoma et de plusieurs représentants de l’éducation nationale et de la population en liesse. Une réalisation qui a été rendue possible grâce à l’appui de Barry-Callebaut et de la coopérative des planteurs unis de Kpatawéré (Copuk). A cet effet, le Sous-Préfet de Gabiadji a remercié la fondation ICI et les partenaires « pour l’accompagnement dans l’éducation ». « ICI a fait sa part, à vous de faire la vôtre en envoyant vos enfants à l’école (…) Ne décevez pas les partenaires qui ont fait des efforts pour construire ces infrastructures », a-t-il adressée à la communauté sortie massivement. La Directrice Afrique de L’Ouest et du Centre, a pour sa part, rappelé que ces « infrastructures réalisées avec les partenaires démontrent de la volonté de protéger davantage les enfants des travaux dangereux tout en vous permettant d’impulser leur propre développement social ».
Notons que dans le cadre du partenariat avec Barry-Callebaut, quatre autres écoles de trois salles de classe plus un bureau de directeur, une classe de la maternelle avec une cantine et deux blocs de latrines de trois cabines ont été construites dans les communautés de Pk12 à Sassandr