« L’enjeu de l’application effective de ce plan d’action, vous le savez, est capital (…) Il interpelle chacun de nous, car il s’agit de l’avenir de milliers d’enfants, et pour eux, aucun compromis ne doit être accepté. Quant à moi, je m’y suis personnellement engagée et je travaillerai sans relâche à faire cesser le trafic des enfants dans notre Pays ». Ce sont les propos tenus par Mme Dominique Ouattara, Première Dame de Côte d’Ivoire, lors de la présentation officielle du Plan d’Action National 2019-2021 de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants.

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dominique ouatarra

Ce plan actualisé, qui vise à réduire de manière significative les Pires Formes du Travail des enfants (PFTE) d’ici à 2025, est une synergie des réflexions de plusieurs acteurs. Il s’articule autour de quatre grands axes stratégiques que sont :  La Prévention du phénomène, l’Assistance et protection des enfants victimes, la poursuite et la répression des trafiquants, la coordination et le suivi-évaluation.

Il s’attaque aussi aux causes profondes et intègre de nouveaux défis qui sont entre autres : la problématique de la remédiation du travail des enfants dans les forêts classées ; la question de l’application effective des accords signés avec les pays frontaliers pour lutter contre la traite transfrontalière des enfants et la question de la traçabilité de la chaîne d’approvisionnement du cacao pour le suivi de l’itinéraire du produit depuis le champ jusqu’à la commercialisation. Comme l’a indiqué Mme Yao Patricia, Secrétaire exécutive du Comité National de Surveillance des Actions de Lutte contre la Traite, l’Exploitation et le travail des Enfants (CNS), le PAN 2019-2021, estimé à hauteur de plus de de 76 milliards (76 156 000 000 Fcfa) soit environ 132 millions de dollars US, permet de : « passer d’une approche projet sectoriel, à une approche globale intégrant la lutte contre le travail des enfants dans les programmes sociaux du Gouvernement ». Présentant le bilan des actions menées dans le cadre du PAN 2015-2017, elle a indiqué que les actions menées ont été exécutées à hauteur de 73,96%.

Et comme l’a indiqué Mme Dominique Ouattara, « Grâce à toutes ces actions, les efforts de notre pays ont été reconnus par le Gouvernement américain. En effet, depuis 2016, les rapports annuels du Département du Travail des Etats Unis sur les pires formes de travail des enfants, mentionnent que « la Côte d’Ivoire a réalisé des progrès appréciables sur la voie de l’élimination des pires formes de travail des enfants ». De plus, lesdits rapports reclassent notre pays dans la catégorie 2, qui correspond aux Etats qui font des efforts significatifs pour éliminer le travail des enfants », a-t-elle affirmé.

Pour M. Tim McCoy, Vice-président de la World Cocoa Foundation (WCF), le « PAN 2019-2021 tient compte des acquis récents et antérieurs ». Ce qui, a-t-il laissé entendre, les « rassure ». Le Directeur régional adjoint du Bureau international du travail (BIT), M. Peter Van Rooij a, pour sa part, rassuré de l’engagement de son organisation et celui de l’UNICEF. En effet, il a annoncé l’accompagnement des deux institutions pour la bonne exécution de ce 3ème Plan national de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants présenté au public. Un engagement également partagé par M. Jean Marc Yacé, maire de la commune de Cocody, qui a promis inscrire la problématique à la prochaine réunion de l’UVICOCI et en « faire une large diffusion auprès des administrés de son territoire ».

La manifestation s’est tenue le 25 juin dernier, à Abidjan, en présence de plusieurs ministres du Gouvernement, du corps diplomatique, des représentants des industries du cacao et du chocolat, des acteurs intervenant dans le domaine du cacao et de la protection de l’enfant et aussi des leaders communautaires et religieux.